Les fonds (OPCVM)
Si vous n’avez pas envie de choisir et d’investir en direct dans des titres vifs (actions ou obligations), une solution envisageable est d’investir dans des fonds d’investissement appelés OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières). Les OPCVM se répartissent en 2 catégories : les Sicav (sociétés d’investissement à capital variable) et les FCP (fonds communs de placement). La principale différence entre Sicav et FCP est d’ordre juridique mais en pratique, il n’y a aucune différence entre les 2 pour un particulier au quotidien !
En achetant des parts d’un OPCVM, vous déléguez le choix et la gestion de vos actions, obligations … à un professionnel de la gestion d’actifs. Les OPCVM sont généralement gérés par des sociétés de gestion, indépendantes (Camignac gestion, La Compagnie Financière Edmond de Rothschild), ou filiales de grands groupes (Crédit Agricole Asset Management, AXA Investment Managers,...).
Quelles différences entre un ETF et un OPCVM ?
La principale différence entre les 2 est le mode de gestion. Contrairement aux ETF qui cherchent à répliquer un indice (CAC40, SP500 …) et dont la composition suit donc celle d'un l’indice (on parle de gestion passive), les fonds sont gérés activement par les gestionnaires, qui vont réaliser un stock picking en vue de battre le marché et/ou leurs indices de références.
Quels sont les avantages des OPCVM ?
Diversification : Comme pour un ETF, en achetant une part d’OPCVM vous investissez en une fois dans plusieurs dizaines voire plusieurs centaines d’entreprises d’un seul coup ! Cette diversification peut porter sur le type d’actifs (actions/obligations), la zone géographique, le secteur d’activité, la tailles des entreprises ….
Gestion professionnelle : La gestion de votre épargne (choix des valeurs, achats, ventes, allègements, etc...) repose sur les connaissances et l’expérience des gérants de fonds qui sont des professionnels du marché financier.
Quels sont les inconvénients des OPCVM ?
Les Frais : C’est clairement un des gros points noirs des OPCVM : ils sont chers à cause de la multiplicité des frais qu’ils imposent :
Frais d’entrée : Ils sont calculés en pourcentage de la somme investie et n’excèdent pas 5%, et servent à rémunérer le distributeur du fonds, qui est rarement la société de gestion elle-même. Si vous investissez via une banque en ligne ou un courtier, il y a de fortes chances que vous bénéficiez d’une gratuité des frais d’entrée sur certains fonds (on parle souvent de fonds 0%) qui varieront d’un courtier / banque en ligne à l’autre.
Frais de gestion : C’est la principale source de revenus des gérants. Ils sont prélevés chaque année selon un pourcentage de l’actif net du fonds. Ces frais compris généralement entre 1,5% et 2,5% pèsent directement sur la performance du fond et donc de votre investissement. Ainsi, si votre fonds vous rapporte 4/5% par an, ces frais vous enlèveront la moitié de vos gains !! Si l’on compare avec les frais des ETF (de l’ordre de 0.3% en moyenne), on est 7 à 8 fois plus cher !
Commissions de surperformance : Ce frais n’existent pas pour tous les fonds, et visent à verser une prime (%) au gestionnaire lorsqu’il réussit à atteindre un objectif de performance prédéfini. A noter qu’en cas de sous-performance, rien ne vous sera rendu ou déduit (cela ne marche que dans un seul sens !!)
La Composition/transparence : Puisque c’est le manageur du fond qui sélectionne et arbitres les positions de son fonds, sa composition va évoluer au fil du temps, et vous ne connaitrez pas en temps réel la composition du fonds.
Valorisation quotidienne : contrairement à une action, un OPCVM ne cote, au mieux, qu’une fois par jour. Il vous faudra donc parfois plusieurs jours pour acheter ou vendre une part de fonds, et vous ne connaissez pas le prix exact de l’achat ou de la vente.
Quels types de fonds choisir ?
Comme nous l’avons déjà indiqué dans la section dédiée aux ETF, et sur celle dédiée aux portefeuilles types & diversification vous savez qu’il est important de définir sa stratégie et son portefeuille type, et notamment la répartition entre obligations et actions, ainsi qu’une diversification au sein de la poche action.
Les fonds sont répartis en 3 grands groupes qui vous aideront à obtenir le portefeuille adapté à votre profil et votre stratégie :
Fonds obligataires
Fonds actions
Fonds diversifiés
NB : en réalité il existe aussi des fonds monétaires mais leur rendement étant tellement proche de 0 qu’ils ne représentent de nos jours plus d’intérêts.
Les fonds obligataires :
Il existe différents types de fonds obligataire :
Les OPCVM investis en obligations d'Etat (françaises ou étrangères)
Les fonds investis en obligations d'entreprises privées (aussi appelées « corporate »).
Les fonds investis en obligations convertibles qui permettent de profiter de la sécurité de l'obligation tout en se donnant la possibilité de jouer un rebond du marché actions.
Les fonds actions :
Ce sont les fonds les plus courants. Ils investissent dans des sociétés cotées (actions). En gestion libre, le gérant va appliquer ses convictions pour battre un indice. Chaque gérant a son style particulier. Plus la gestion sera complexe, plus elle entraîne des frais élevés.
Au sein de cette classe, tout comme pour les ETFs, on peut trouver des fonds actions spécialisés dans :
des actions françaises
des actions des pays de la zone euro
des actions internationales
des actions sectorielles (immobilier, santé, énergie …)
des actions small-cap ou mid-cap ou large-cap
Les fonds diversifiés :
Leur portefeuille est constitué d'un mélange d'actions, d'obligations, de cash,... dont le gérant pourra changer la répartition en fonction de la conjoncture boursière (exemple : augmenter la poche actions si le gérant pense que la bourse va monter, ou inversement augmenter la poche obligations s’il pense qu’elle va baisser).
Les fonds diversifiés sont répartis en plusieurs catégories :
Les fonds d'allocation prudente privilégient la sécurité et sont constitués d'environ 70 à 75% minimum d'obligations. Les 25% restants sont investis dans des actions.
Les fonds d'allocation équilibrée : 50% actions, 50% obligations.
Les fonds d'allocation agressive constitués d'environ 70 à 75% d'actions.
Les fonds d'allocation flexible bénéficient d'une très grande latitude de gestion. En effet, le gérant pourra faire fluctuer sa poche actions de 0% à 100% en fonction de ce qu’il anticipe pour le marché boursier.
Comment sélectionner ses fonds ?
Une fois que vous avez sélectionné les types de fonds qui vous conviennent, il va falloir choisir les fonds en eux-mêmes. Plusieurs éléments peuvent vous aider dans ce choix :
Notation Qualitative : Le site Morningstar note les fonds ayant plus de 3 ans d’ancienneté, en leur attribuant des étoiles (5 étoiles étant le maximum). Cela permet par exemple d’identifier, dans une catégorie donnée, les fonds ayant eu le meilleur comportement et le meilleur rendement corrigé du risque, au cours des dernières années.
Attention : Cette note se base sur la performance passée. Il n’y a aucune garantie que le gestionnaire maintiendra sa performance dans le temps.
Les frais : Nous l’avons déjà évoqué précédemment, les frais des OPCVM sont importants et vont venir grever la performance de votre investissement. A performance et secteur équivalents, choisissez les fonds ayant les frais les plus faibles. Pensez à regarder également si votre courtier ou banque ligne vous propose des fonds à fais réduits (fonds 0% …)
Où trouver des infos sur les OPCVM ?
Si vous voulez trouver des informations sur un fond particulier, vous pouvez aller sur le site de la société de gestion (Carmignac, La Financière de l’Echiquier, Edmond de Rothschild, …) ou de la banque (Société Générale Gestion, HSBC, etc.) s’il s’agit d’un fonds appartenant à une banque.
Votre courtier ou votre banque en ligne, proposera surement également un moyen de classer les fonds qu’ils proposent selon certains critères (performance sur 1, 3, 5 10 ans, selon les frais ….).
Voici également 2 bons sites, qui comparent et évaluent les fonds, et qui devraient également vous aider à trouver le(s) fond(s) adapté(s) à votre profil :
Conclusion :
Bien que l’idée de confier son argent à des gérants expérimentés au travers des fonds dont ils ont la gestion, soit tentante (particulièrement pour quelqu’un d’inexpérimenté), les frais importants, et le fait que 90% des gérants de fonds n’arrivent pas à battre les marchés sur le long terme, tendent à vous conseiller de ne pas investir dans des OPCVM. Nous vous conseillons plutôt d’investir dans des ETF ou des CEF.